L'arbre à poèmes

Moisson du 7 décembre 2013

By on 8 décembre 2013

Aujourd’hui, deux participants à notre manifestation : Pascal Lefèvre et Juliette Adjadj.

Huit haïkus envoyés par Pascal Lefèvre (Sarrebourg – Moselle)

• L’automne ascendant
Du printemps en est pourtant
Bien le descendant !

• L’hiver en été
Se retrouve comme une louve
Sans lait à téter !

• Le printemps qui donne
Plus de rêve que de vraie sève,
Appauvrit l’automne !

• L’été sans hiver
Ne serait qu’un coup d’arrêt
Aux mailles à l’envers !

• L’hiver ne pardonne
Pas beaucoup au casse-cou
Dangereux l’automne !

• L’automne à sa fin
Voit l’hiver comme un revers
Le rendant défunt !

• L’été des vacances
Est un temps que le printemps
Ne voit qu’à distance !

• Le printemps ne voit
En l’été qu’un temps raté
D’humains en convois !

Merci à Pascal !

Deux poèmes envoyés par Juliette Adjadj

Mots
Je suis esclave d’un univers poétique.
Mon platonique amant, depuis longtemps déjà
M’a enchainée à lui. Relation mystique
J’ai libéré le mot, alors, il voyagea

De ce voyage là, j’ai vu l’incandescence
Celle qui brûle au coeur du Grand Livre Sacré.
J’ai même parcouru avec insouciance
Des textes plein d’ardeur, j’ai atteint leurs secrets.

Du Verbe qui soumet toute force à sa Loi
J’ai soulevé le voile et j’ai vu sa Lumière
Qui éclaire à présent le chemin devant moi.
Du mot en liberté, j’aime être prisonnière.

(Loudun, 24.10.1990)

Silence
Silence, mon silence ! En ton giron je goûte
L’élixir enivrant dont j’abreuve les miens :
Mon être en devenir. Je vais loin sur ma route
Confiante en ton pouvoir. Vois, je n’ai peur de rien !

Je prends un temps d’écoute et découvre l’étrange
En ce monde mouvant, le mal s’allie au bien
Inextricable lien dont la beauté s’arrange
Chaque instant est unique et …de tout se souvient.

Silence, tu m’apprends du monde les richesses
Et parmi celles-ci, l’Autre reste essentiel
Guerres et trahisons n’ont jamais eu de cesse
Mais l’humanité doit avancer sous son ciel.

Je ne sais rien garder et je me distribue
Avec amour souvent, parfois avec passion !
Comment me définir?…Tout ce qu’on m’attribue
Est un reflet d’autrui parcouru d’émotions.

Silence, je m’accroche à ton élan cosmique.
Du vertige infini s’éloigne le secret
De l’antre de la Terre, une onde dynamique
Passe à travers nous tous sans connaître l’arrêt.

(Loudun, 24.10.1990)

Merci à Juliette !

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